La gravure représente trois Indiens Tupinambá, tous vêtus de la même tenue: une longue tunique à motifs ceinturée à la taille et une coiffe semi-iconique ornée de fleurs. Agenouillés avec dévotion devant l'autel, ils tiennent une fleur de lys dans leur main droite (symbole héraldique des Bourbons), entourés d'une nombreuse assemblée présidée par l'archevêque de Paris, Henri de Gondi, qui officie lors de la cérémonie.
De profil, on aperçoit le très jeune roi Louis XIII; de l'autre côté de la gravure figurent sa mère, Marie de Médicis, qui exerçait encore la régence, ainsi que des frères capucins et plusieurs membres de la cour.
Le long texte au bas de cette image se lit comme suit: « La France devrait considérer comme un bon présage que les sauvages quittent leurs pays pour voir le ciel et apprendre notre langue afin de faciliter la compréhension de la religion catholique apostolique romaine. » Plus loin, les progrès accomplis par les frères sont reconnus, eux qui ont conquis leurs cœurs « avec pour seule arme la parole de Dieu », et il est observé que, bien qu'ils fussent barbares, leur cruauté n'était plus aussi manifeste et leur fureur plus modérée. Ce long texte explicatif de la gravure se conclut par un vibrant éloge de l'« œuvre sainte et pieuse » que les Capucins ont accomplie « avec grand courage et diligence ». Claude d'Abbeville a souligné la somptueuse ornementation de l'église, les vêtements liturgiques de Tupinambá et les noms par lesquels ils furent baptisés.
La reine avait initialement proposé les prénoms Henri, Louys et Jehan, mais l'évêque suggéra qu'ils adoptent tous le nom du roi, Louis, car, outre le fait qu'il était le parrain, cela leur serait plus facile dans leur langue maternelle. Itapoucou, un Ibouyapapien de 38 ans, fut baptisé Louys Marie; Ouaroyo, âgé d'environ 22 ans et originaire du village de Mocourou, reçut le nom de Louys Henri, tandis qu'Iapouaï, un jeune homme de 20 ans de l'île de Maragnan, fut appelé Louys Jehan.
Après la fondation de la Guyane française, une tentative de colonisation française au Maranhão menée par Daniel de la Touche en 1612, les missionnaires franciscains, le père Claude d'Abbeville et Yves d'Évreux, envoyèrent un groupe d'Indiens Tupinambá en France pour être baptisés par l'évêque de Paris en présence du jeune roi Louis XIII. Le chef du groupe, Itapucú (baptisé Luis Maria), était accompagné de cinq autres Indiens choisis parmi les chefs locaux pour représenter les indigènes du Maranhão auprès du roi de France. Trois des six Indiens moururent cependant avant d'atteindre Paris.
En mai 1613, après un hiver rigoureux, ils furent baptisĂ©s in extremis de noms chrĂ©tiens juste avant de mourir: Anthoine Manen, Jacques Patua et François Carypyra. Le profil et la biographie de chacun furent esquissĂ©s Ă la plume et Ă l'encre dans les chroniques des capucins Claude d'Abbeville et Yves d'Évreux, qui vivaient Ă SĂŁo LuĂs. Le premier Ă succomber aux rigueurs du climat fut le guerrier Tabajára François Carypyra, dont les tatouages ​​ou rayures indiquent qu'il reçut vingt-quatre noms, pour autant d'ennemis tuĂ©s. Il mourut Ă soixante ou soixante-dix ans et reçut le nom de François après son baptĂŞme, en hommage au seigneur de Razilly. Le mĂŞme jour, Patova, âgĂ© de quinze ou seize ans, fut pris d'une fièvre persistante qui l'emporta huit jours plus tard. Lors de son baptĂŞme, il reçut le surnom de Jacques. Souvenir du cardinal Du Perron, bienfaiteur des Capucins.
Le troisième Indien décédé, Manen, rebaptisé Antoine en l'honneur d'un autre bienfaiteur des Frères Mineurs, le seigneur de Beauvais Nangy, mourut à l'âge de vingt ou vingt-deux ans. Les trois Tupinambá furent honorés avec des honneurs solennels; non parés de leurs habits habituels, ils furent revêtus des ornements de saint François.
Malgré ces pertes, en l'église du couvent Saint-Honoré, en juin 1613, en présence du roi Louis XIII et de sa mère, la reine, l'archange de Pembrock, en sa qualité de vicaire supérieur, baptisa les trois indigènes survivants. La confirmation du sacrement des trois nouveaux chrétiens par le haut clergé et la royauté française leur valut de nouveaux noms, conformément à la volonté de Louis XIII: Itapucu devint Louis-Marie, Uaroyo devint Louis-Henri et Iapuay, à son tour, devint Louis de Saint-Jean. Les Indiens furent inhumés dans l'ancien couvent des Capucins, rue Saint-Honoré. Après la Révolution française, les dépouilles de tous les défunts du cimetière du couvent furent transférées aux Catacombes de Paris en 1804.
Source: - Brasil-França: relações histĂłricas no perĂodo colonial

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